Approche et méthode
La méthode clinique que je pratique est psychanalytique : c’est-à-dire que je crois que l’activité de notre vie psychique répond à des mécanismes inconscients dont nous-mêmes, sujets conscients, n’avons aucune connaissance claire et immédiate. Nos modes d’expression (langages verbal et corporel, comportement, émotions), nos rêves et nos actes manqués donnent des voies d’accès à cette partie invisible en nous qui dicte parfois nos pensées et nos comportements à notre insu.
Je crois qu’une personne peut se placer inconsciemment dans une situation pénible pour répéter une expérience ancienne qui est en attente de transformation par le biais d’une mise en sens.
La psychanalyse enseignée à l’Université Lyon 2 s’inscrit dans un courant postfreudien qui est focalisé sur le lien et ses troubles ou traumatismes. Il s’agit d’une approche intersubjective : c’est-à-dire que ce qui nous intéresse, c’est ce qui se passe entre deux ou plusieurs personnes car nous sommes des êtres de relations. Très influencée par les travaux de Winnicott (mais aussi de Bion), je pars du principe que l’individu, ou le sujet, ne se construit pas seul, il se construit par le biais du lien avec l’autre, et avec plusieurs autres.
Je m’intéresse beaucoup aux traumatismes primaires ou psychotraumatismes, c’est-à-dire les traumatismes ou troubles du lien précoces, ayant souvent eu lieu avant l’acquisition du langage. Ces derniers peuvent s’exprimer par des registres d’expression tels que les émotions, le corps, la motricité. Je tends vers une écoute qui prend en compte les différents registres d’expression du sujet et à la fois son histoire et son actualité.
Curieuse et empathique de nature, j’aime chercher à comprendre ce qui se passe pour le patient et l’accompagner vers l’écoute de ce qui se passe en lui : ses sensations corporelles, ses émotions, ses associations. Je tâche de toujours garder à l’esprit, comme Winnicott l’écrit, que c’est le patient, et le patient seul, qui détient les réponses, mais il a cependant besoin de la présence « suffisamment bonne » du clinicien pour les (re)découvrir.
J’envisage de m’adapter au plus près des besoins du patient, tout en engageant ma subjectivité et en maintenant une position neutre, humble et bienveillante.
Enfin, étant d’origine irlandaise et ayant vécu dans plusieurs pays et continents, je suis très sensible à la question de l’identité culturelle.
Les cliniciens, psychanalystes et auteurs qui ont influencé mon approche comprennent : Sigmund Freud, Donald Woods Winnicott, Wilfred Bion, Réné Kaës, Sandor Ferenczi, Carl Rogers, Esther Bick, Denis Mellier, Jean Oury, et enfin et surtout Réné Roussillon et beaucoup de mes professeurs de l’Université Lyon 2 dont Albert Ciccone , Eric Calamote, Magali Ravit et Anne Brun.
« Le principe est le suivant : c’est le patient, et le patient seul qui détient les réponses. Nous pouvons ou non le rendre capable de cerner ce qui est connu ou d’en devenir conscient en l’acceptant »
Jeu et Réalité, de D. Winnicott.